
La naissance virginale de Jésus, on en parle ?

« Ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit saint » Matthieu 1,20
Matthieu en 1,18 dit que Marie « se trouva enceinte venant de l’Esprit saint », « venant de » étant la traduction du mot grec « ek » qui signifie « hors de », ce qui donne en français courant seulement « de ». Dans l’Evangile selon Luc, il est écrit que « L’esprit saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut projettera son ombre sur toi » (1,34). Les verbes grecs pour dire « venir sur » et « projeter son ombre sur », n’ont pas de sens sexuel. Ils signifient la présence de Dieu, trouvée aussi pour le peuple dans le désert en Exode 40,35 ou Nombres 9, 18.22. 10, 34. Dans le psaume 2 verset 7, Dieu dit au roi « tu es mon fils, aujourd’hui je t’ai engendré ». C’est une façon dans le langage de l’époque de montrer la présence de Dieu dans le choix d’un roi par exemple, donnant à ce roi un statut particulier. Nous retrouvons ce même procédé des siècles plus tard, avec par exemple Louis XIV, qualifié de représentant divin. De plus, Marie est qualifiée de « parthenos » ce qui signifie en grec « jeune fille » et pas forcément « vierge ».
Il n’ y a rien de génétique dans la conception de Jésus par l’Esprit saint. C’est une manière symbolique d’exprimer que pour les chrétiens du premier siècle de notre ère, Jésus-Christ est voulu, accueilli, choisi par Dieu. Il provient de Dieu. Le professeur de Nouveau Testament explique très bien cela, notamment dans son ouvrage « Vie et destin de Jésus de Nazareth » aux éditions Seuil.
La naissance virginale de Jésus deviendra au fil des siècles un dogme, voulant affirmer que Jésus ne porte pas en lui le péché originel, dogme auquel le protestantisme n’adhère pas. C’est quoi le péché originel ? Pour résumer, c’est comme une tâche « ontologique » que tous les humains porteraient en étant descendants d’Adam et Eve , les premiers pécheurs, puisqu’ils ont désobéi à Dieu en mangeant le fruit défendu. Jésus, en ayant été conçu du St Esprit, ne porterait pas alors ce péché ontologique…
Même si le père biologique de Jésus est une question sans réponse, nous sommes invité.e.s en ce temps de l’Avent à faire un pas de côté et à nous souvenir qu’en Jésus, Dieu a fait le choix radical de l’humanité. Il est un Dieu avec nous, au cœur de l’humanité et il a grandi au creuset du ventre maternel de Marie avant d’advenir au monde pour toutes et tous. Marie est pour nous les protestants un modèle de foi, une femme qui a soutenu, accompagné son Fils et qui a souffert au pied de la croix. Elle est source d’inspiration, pas d’adoration. Nous n’adorons que « Dieu seul », selon le principe de Luther. Lorsque l’ange Gabriel énonce sa grossesse à Marie, il lui signifie en même temps la douleur qu’elle ressentira lui transpercer le cœur comme « une épée » dans quelque temps, annonçant déjà la fin de la vie terrestre de Jésus dans de terribles souffrances.
Marie nous ouvre à la compassion. Celle des parents face à l’enfant en difficulté, en peine, en maladie ou l’enfant disparu toujours trop tôt. Je pense aux parents dont l’enfant est détenu comme otage en Palestine. Je pense aux mères palestiniennes dont l’enfant est pris en otage sous les bombes. Je pense aux mères dont l’enfant souffre de faim, de froid ou de maltraitance. Porter notre regard sur Marie, n’est-ce pas susciter la compassion de tous les parents du monde, parents biologiques, parents adoptifs, parents de substitution, pour tenter la construction de la paix ? J’aime particulièrement ce détail du tableau de Mme et Mr Poccori, mettant en lumière la douceur du regard et la joie du sourire de Marie, portant Jésus dans ses bras.
Cette douceur et cette joie, nous voulons la partager avec vous cette semaine. Nous vous invitons ainsi à la fenêtre de l’avent, ce mardi 5 décembre à 18h, avec goûter et chants de Noël. Merci à Jutta pour la décoration de la fenêtre.
Ce dimanche 10 décembre, la douceur et la joie seront présentes pour le culte musical à Gy à 10h sur le thème du Noël romantique du 19ème siècle, avec Irina à l’orgue et Laurence au violon. Une surprise vous y attend ! Et nous approfondirons le thème de Marie, le 8 décembre étant la fête de l’immaculée conception.
Ce mardi soir, nous avons notre conseil de paroisse. N’hésitez pas à nous transmettre vos demandes !
Vous trouverez d’ailleurs dans le lien suivant un questionnaire préparé par la région Arve et Lac. C’est un sondage pour penser l’avenir de notre mission dans la région en lien avec les paroisses, du fait du départ à la retraite en mars 2024 des pasteurs Marie-laure Jakubec et Michel Schach. Merci de cliquer sur le lien suivant
https://forms.office.com/Pages/ResponsePage.aspx?id=lgcl0N4ih0SeZ9OxGma3JazZMGSylwdIgYDmvjOpeHdUQjI0Uk5QOVdMRUFNTU1PNU9YVVdQNE1TRy4u
https://forms.office.com/Pages/ResponsePage.aspx?id=lgcl0N4ih0SeZ9OxGma3JazZMGSylwdIgYDmvjOpeHdUQjI0Uk5QOVdMRUFNTU1PNU9YVVdQNE1TRy4u
La douceur, c’est aussi possible d’en donner en apportant des vêtements d’hiver pour les hommes, à l’association les Ponts à Collonge, en lien avec le centre des requérants d’asile d’Anière. Vous trouverez les renseignements nécessaires en pièce jointe. Merci d’avance pour votre générosité.
Une belle suite de semaine, dans la douceur et la joie transmise par notre Seigneur au cœur de nos vies.
Vanessa Trüb, pasteure