Le talon d’Achille 

« Au commencement était la Parole, la Parole était auprès de Dieu, la Parole était Dieu » 1 Jean 1. 

Sur France Inter, entre septembre et octobre, il y a une série de podcast sur le mythe d’Achille, dans le cadre de l’émission « Quand les Dieux rôdaient sur La Terre ». Cela m’a donné envie de me replonger dans le mythe de ce demi-dieu reconnu pour son courage, sa bravoure, sa puissance, sa beauté et ses massacres. Achille est né d’une mère déesse, Thétis, une nymphe marine, une des cinquante filles du vieux et sage dieu de la mer Nérée. Zeus et Poséidon la veulent pour eux, les deux, et cela génère une profonde dispute mettant en péril l’équilibre de l’Olympe. L’arbitrage tombe. Thétis est obligée de se marier à un mortel, le beau roi Pelée, qu’elle détestera sans cesse. Achille nait de cette relation forcée et sa mère, pour rende son corps invulnérable, d’après la tradition majeure, le plonge dans le Styx, un des fleuves des enfers, en le tenant par le talon. Après de nombreuses péripéties et victoires guerrières, dont une qui ressemble « étrangement » à celle de David contre Goliath, il arrive sous la houlette d’Ulysse et avec son ami Patrocle, à Troie pour combattre le roi Priam, qui défend son fils Pâris qui osa enlever la belle Hélène tombée sous son charme. Après plusieurs années de combats et d’autres aventures, Achille tue le grand guerrier Hector, l’autre fils du roi Priam. Quelques jours plus tard, Pâris lui décoche une flèche dans le talon, guidée par le dieu Apollon. Achille en meurt. C’était le seul endroit vulnérable de son corps. Depuis, il est interdit aux mortels et aux dieux de s’unir. 

Une des  étymologies privilégiées du nom Achille signifie « privé de lèvres ». La parole n’était pas le fort de ce héros grec. Les batailles féroces l’étaient. La force brute, brutale. Pour nous, la Parole est notre force. Dieu ne crée-t-il pas au moyen de sa Parole en Genèse 1 ? Dieu ne cherche-t-il pas sans cesse à entrer en dialogue entre nous ? Sans les mots pour dire nos maux et exprimer notre amour à Dieu et aux autres, que serions-nous dans notre rapport au monde ? La Parole nous constitue. Elle nous fonde. La Bible, bien que constituée d’écrits humains issus de contextes historiques spécifique au fil des siècles, inspirée des nombreux mythes des civilisations environnantes, nous permet d’entrevoir, de goûter, d’apprivoiser quelque chose de la présence du Dieu de Jésus-Christ dans nos vies. Elle déploie un horizon de sens dans lequel nous pouvons puiser un certain sens de notre existence. Et pourtant, cette Parole, quand elle devient dans les différentes religions, enfermée, non interprétée à partir de son contexte historico-critique et lue de manière fondamentaliste, ouvre la voie aux intégrismes les plus sordides, les plus meurtriers. Elle fait taire la belle pluralité des voix en dialogue.  

Oui, la Parole est notre talon d’Achille et c’est pourtant sur elle, que nous nous appuyons. Elle est notre socle, pour aller de l’avant, pour marcher ensemble dans la construction communautaire du royaume de Dieu. 

Le mythe d’Achille ne nous invite-t-il pas à une vigilance renouvelée de l’usage de la Parole ? De notre rapport aux Ecritures ? Face au tragique de l’actualité, qui manipule les paroles humaines et la parole divine, notre responsabilité de croyant n’est-elle pas de nous former à l’usage de la Parole et de se mettre à son service ? 

Pour ce faire, il existe dans notre église le catéchisme pour tous les âges, comme le flyer en pièce jointe le montre. N’hésitez pas à en faire la publicité autour de vous. Les groupes sont ouverts aux nouveaux toute l’année. Par exemple, dans notre région il y a actuellement 35 jeunes qui suivent le KT ados 12-15 ans. Et dans nos 3 paroisses « villages », ils sont presque 90 enfants ! C’est réjouissant. Pour les adultes, nous avons dans notre paroisse le partage biblique du vendredi matin, les cultes et aussi la proposition des rencontres de mi-janvier à mi-février de la traversée de la théologie animées par le pasteur Marc Pernot et moi-même. Si vous souhaitez un catéchisme d’adultes plus régulier, n’hésitez pas à m’en faire part ! 

Ce dimanche 29 octobre, nous vivons un échange de chaire. Mon collègue Gabriel Amisi officiera au temple de Jussy avec Cène à 10h tandis que je serai au temple de Chêne. Une manière sympathique de vivre la diversité de notre rapport à la Parole.  

En pièce jointe vous trouverez les flyers de la matinée proposée par la pasteure Marie-Laure Jakubec pour entrer dans l’Avent le samedi 25 novembre et celui du camp d’Isenfluh en février. 

Que notre Seigneur, dont la Parole soutient nos vies, vous bénisse et vous garde. 

Vanessa Trüb, pasteure