
L’héritage de l’unité ?
« Crois-tu cela ? » Jean 11, 26

En 325, à Nicée, près de Constantinople, 318 évêques se réunissent à l’appel de l’empereur Constantin, converti au christianisme en 313. Il s’agit de poser ensemble, pour celles et ceux qui vivent sur « la terre habitée » (étymologie grecque du mot œcuménique), les fondements communs du croire chrétiens, une « confession de foi ».
L’Eglise chrétienne est parcourue à cette époque par une profonde division, surtout en Égypte. À l’occasion de ce rassemblement, le parti « orthodoxe » ou majoritaire impose son point de vue contre celui de « l’arianisme ». Le dogme de la trinité et la notion de la consubstantialité du Fils au Père sont ainsi clarifiés et affirmés.
Le prêtre d’Alexandrie Arius luttait contre cela. Pour lui et ses adeptes, Jésus le Fils ayant été créé, il ne peut être de la même nature divine que Dieu le Père. Le Fils occupe selon lui, une place intermédiaire entre le divin et les créatures que nous sommes. Cette doctrine été condamnée comme hérétique au concile de Nicée et Arius voué à l’exil.
L’arianisme, amené en occident par les « barbares » survit jusqu’au VIIe siècle. Elle a un certain engouement dans Genève et ses alentours. Et plus encore, à la Réforme, dans la cité de Calvin, Michel Servet sera même brûlé pour ses convictions contre la trinité.
Ce qui est exprimé comme source d’unité, porte ainsi dès son origine de nombreuses divisions et du malheur en héritage.
Cette année, la semaine de prière pour l’unité des chrétiens du 18 au 25 janvier, fait mémoire pour son 1700ème anniversaire, du concile de Nicée et nous invite à réfléchir à notre foi commune. Le verset biblique, mis en exergue par la communauté monastique de Bose qui l’a préparé cette année, est pris d’une parole du Christ : « crois-tu cela ? ».
Je ne sais pas trop comment résonne le dogme de la Trinité en moi en 2025. Ce que je crois d’abord, c’est qu’en regardant au Christ, tous les chrétiens peuvent découvrir une unicité intérieure qui ouvre à l’unité du cœur et de l’action bienfaisante pour notre monde.
Nous sommes invités à parcourir cette semaine cette question et cette réalité de l’unité avec plusieurs rendez-vous :
- La deuxième rencontre de la Traversée de la Théologie sur « les sujets qui fâchent », avec le thème des religions. Ce mercredi 22 janvier de 20h15 à 21h30 au chalet de Vandœuvres avec le pasteur Marc Pernot et moi-même.
- La messe du samedi 25 janvier à 18h à l’église de PUPLINGE, à laquelle notre communauté est conviée. J’y apporte la prédication.
- Le culte autour des arts sur le thème de « l’unité dans la diversité » avec un dialogue entre musique, peinture et Parole, le dimanche 26 janvier à 10h au temple de Gy.
Merci de noter dans vos agendas le spectacle « femmes héroïques » le jeudi 30 janvier à 19h30 à la salle des fêtes de Jussy, au profit de la paroisse. Nous comptons sur vous !
Une belle suite de semaine dans le Souffle de Dieu, ce même Esprit qui nous habite, dans notre universalité humaine et dans notre intime singularité.
Vanessa Trüb, pasteure