Les autres Vaudois ?
« Ce n’est pas en vertu de la Loi que la promesse de recevoir le monde en héritage a été faite à Abraham et à sa descendance, mais en vertu de la justice obtenue par la foi. Voilà pourquoi on devient héritier par la foi : c’est une grâce ». Romains 4,13
Les textes du jour œcuméniques puisent à la lettre de Paul aux Romains et à l’Evangile selon Mathieu, le récit où Jésus enseigne à 12 ans à la synagogue et celui où Joseph hésite à garder Marie comme fiancée lorsqu’il apprend qu’elle est enceinte d’un autre, potentiellement du Tout-Autre. Il était important pour la communauté mathéenne, productrice de l’Evangile du même nom, de montrer les origines « juives » de Jésus et l’ouverture aux nations païennes. Cet Evangile porte la marque, parfois douloureuse, de la pluralité de nos identités. Cette même tension parcourt la théologie de Paul. Croire sans renier que nous avons plusieurs appartenances qui nous construisent tout en discernant celles qui sont porteuses de vie, c’est notre défi de chrétien.
Être protestant, c’est se rattacher à une certaine histoire, celle des réformateurs comme Luther et Calvin. Et pourtant, nous oublions que si leur vision d’église est passée dans les mœurs, c’est qu’elle a été préparée en amont par d’autres mouvements de pensées, celui de l’humanisme ou celui des Vaudois du Piemont. Dans notre quête d’identité de notre rapport pluriel à notre foi, offerte par pure grâce par notre Seigneur, nous vous proposons de découvrir les Vaudois du Piémont dans le nord de l’Italie.
L’histoire des Vaudois commence à Lyon à la fin du 12e siècle. Vers 1170, un riche marchand lyonnais, connu tantôt sous le nom de Valdès tantôt de Pierre Valdo, fait vœu de pauvreté et prend son bâton de pèlerin pour prêcher l’Evangile en compagnie de quelques disciples. «Les Pauvres de Lyon», se veulent libres de toutes les contraintes que leur imposent les puissants de l’époque, aussi bien l’Eglise romaine que les riches, pour annoncer l’Evangile. Ils veulent vivre comme les premiers apôtres. Ce sont des citadins laïques, non violents, sans clergé, proches du peuple. Ils prônent la solidarité, leurs prédications sont simples et directes. Ils vont marquer l’histoire religieuse de leurs temps.
Cette minorité, qui a rapidement essaimé en Lombardie, soulève des problèmes de fond à l’Eglise de Rome qui les considère comme des hérétiques et les persécute durement. Les Vaudois se réfugient dans les vallées du Piémont et du Dauphiné, où ils vivent leur foi dans la clandestinité. Ils parlent un dialecte dérivé de l’occitan et deviennent des paysans, cloîtrés dans leurs vallées.
Au 16e siècle, après bien des persécutions, les communautés vaudoises choisissent de s’insérer dans la Réforme plutôt que de disparaître.
Suivent trois siècles de souffrances, de massacres, d’exclusion et de répressions terribles. En 1655, la population des Vaudois du Piémont est écrasée. Il ne reste que quelque 3000 survivants, qui sont expulsés vers Genève. Il faut attendre 1848 pour que leurs descendants retrouvent leurs droits civiques et politiques et 1945 pour qu’enfin la liberté de conscience et de culte leur soit octroyée par la Constitution italienne.
Capitale spirituelle, Torre Pellice, fait aujourd’hui figure de capitale spirituelle des Vaudois. C’est là que se tient chaque année le synode de l’Eglise vaudoise.
Comme beaucoup d’autres Eglises, les Vaudois doivent faire face à la sécularisation de la société. Marco Bellora, le jeune directeur de la maison d’hôte de Torre Pellice, a fait sa confirmation, habité de doutes. C’est en travaillant dans les bureaux d’une auberge vaudoise à Vintimille qu’il découvre que l’Eglise n’est pas seulement une réalité historique mais aussi une communauté vivante, qui cultive l’entraide et la solidarité.[1]
Pour aller à leur rencontre, un voyage ouvert à tous est mis en place dans notre paroisse du jeudi 4 au dimanche 7 juillet. Il reste quelques places. Vous avez tous les renseignements en pièce jointe. Nous nous réjouissons de ce temps entre culture, foi et belle convivialité.
Ce mercredi 20 mars de 10h à 11h30, il y a une étude biblique sur l’évangile selon Jean au secrétariat de la maison de paroisse à Jussy. Nous avançons ainsi vers Pâques, puisque nos célébrations se basent sur cet évangile cette année.
N’oubliez pas svp de vous inscrire pour le repas du Seder du jeudi saint. Tous les renseignements sont sur le flyer en pièce jointe.
Ce dimanche, il y a le culte semi régional tous âges à Vandoeuvres à 10h30, proposé par Loraine d’Andiran et l’équipe catéchétique régionale sous la douce houlette d’Alicia. Le flyer en pièce jointe vous donnera l’eau à la bouche !
Pour la semaine sainte, vous recevrez de ma part par mail une méditation quotidienne. Je me réjouis de vous retrouver en présentiel le jeudi saint.
Une belle suite de semaine dans la présence de celui qui est notre roc, notre forteresse dans les temps de ténèbres comme dans la joie lumineuse.
Vanessa Trüb, pasteure

